Manger japonais à Barcelone : Nikkei par Albert Andrià
Le 30/09/2013 à 08h00 - Culture japonaise
Décidément, les frères Adrià ne sont pas prêt d’arrêter à faire vibrer l’univers de la gastronomie. En effet, le chef Albert Adrià a récemment inauguré à Barcelone un autre établissement, Nikkei. Un nouveau restaurant qui devrait mettre en communion les habitants de la capitale catalane avec le concept de cuisine Nikkei qui n’est autre que le mariage parfait entre la gastronomie japonaise avec la cuisine péruvienne.
Pour les deux frères Adrià, cette aventure japoperuana a commencé le 2 avril dernier avec l’inauguration de leur premier établissement El Bulli. Peu de temps après ils ont ouvert Tickets et 41° Experience. Alors que plus d’un s’attendait à ce que cette aventure s’arrête à ce trio, Albert Adrià ouvre encore un nouvel établissement « Nikkei » qui porte le nom de Pakta. Ce nouveau restaurant promet d’être un repère pour déguster les saveurs nées de la fusion de l’art culinaire péruvienne et celui des expatriés japonais arrivés à Lima au début du XXe siècle. De son côté, Ferran Andrià concentre toute son énergie sur la promotion du restaurant Cap de Creus pour en faire une véritable fondation de El Bulli.
Dans cette jolie salle (Pakta) de 32 couverts où les services rappellent systématiquement les tenues traditionnelles japonaises, le ceviche péruvien affiche une certaine ressemblance avec le maki, le thon se savoure avec du quinoa, le tofu se mélange à l’avocat, la salade de fèves à la sauce kimchi, les calamars aux perles de tapioca pour éveiller les papilles les moins sensibles. Il y est également possible de trouver des préparations plus classiques telles que la Causa et le Nigiri. Animés par la volonté de satisfaire le plus grand nombre, Albert Andrià propose dans ce nouveau restaurant deux types de menus : l’un à 90 euros et l’autre 120 euros. Rien que dans ce dernier, les clients trouvent pas moins de 25 plats. Au restaurant Pakta, la maîtrise du temps n’a rien à envier à celle d’El Bulli.
L’idée du mariage de culture se reflète ici jusque dans le décor de la salle. Si la salle est aménagée de manière japonaise, les couleurs vives péruviennes y sont au rendez-vous. Durant la cérémonie d’ouverture, les pianistes Péruvien Jorge Munoz et la Japonaise Kyoko Li traduisent ce mariage de culture à travers des notes musicales évoquant l’identité Nikkei. En un mot, le Pakta est le repère idéal pour former un regard croisé sur ces deux cultures culinaires.
Tout cela ne semble pas suffisant pour comprendre la particularité des plats proposés par le chef Albert Andrià. Un constat qui a sans doute amené Albert Adrià à donner sa propre définition : « Toutes les cuisines débutent avec le produit ; nous avons donc commencé par sélectionner les meilleurs ingrédients. Pour le reste, ce n'est pas seulement un mélange, mais une gastronomie élaborée selon notre propre langage. » À lui d’ajouter qu’il s’agit d’une cuisine où se trouve une symbiose parfaite entre la tradition et la modernité.