Plats en vitrine des restaurants japonais
Le 18/10/2013 à 08h00 - Culture japonaise
Il n’est pas toujours facile de commander dans un restaurant japonais quand on ne connaît rien à la langue. Heureusement, l’idée de proposer des plats en vitrine est née : il s’agit de reproductions en résine. À Tokyo, de plus en plus de PME se lancent dans la fabrication de ces faux plats et approvisionnent les restaurants particulièrement prisés par les touristes étrangers.
Illusions gastronomiques
Les ranches de porc frits, les fruits, la viande crue persillée, les poissons…, ils ont tous l’air de sortir d’un catalogue de gastronomie nipponne. Cependant, ils sont loin d’être riches en éléments nutritifs, ce qui fait pourtant la notoriété des plats japonais. Le thon rouge et le saumon affichent une brillance identique à celle du poisson fraîchement pêché. Même les verres de bière ont l’air d’être fraîchement sortis du réfrigérateur.
Une reproduction née de la médecine
Au départ, ce travail d’imitation n’était pas destiné à rendre service aux consommateurs ni à les attirer. D’après Yasunobu, journaliste de la presse Nikkei, tout a commencé avec un artisan qui reproduisait fidèlement des organes pour servir à des études pathologiques. Ayant un jour découvert ce talent particulier, un restaurateur a sauté sur l’occasion pour lui demander d’imiter des plats. C’est ainsi que sont nés ces faux plats qui permettent aux étrangers de passer commande dans les restaurants au Japon.
Au Pays du soleil levant, le succès du secteur de la restauration a commencé dans les années 20. Arrivés à Tokyo, les provinciaux voulaient goûter au plaisir de sortir au restaurant pour manger, mais comme ils ne savaient pas ce que proposaient les restaurants de la capitale, ils se montraient assez réticents. Pour les rassurer, certains restaurants ont eu l’idée de présenter leurs spécialités en vitrine.
À Tokyo, une rue est la capitale des faux aliments
Aujourd’hui, cette pratique est devenue monnaie courante chez les restaurateurs japonais. Afin d’éviter de gaspiller les aliments et pour donner en permanence l’image d’un plat fraichement préparé, ils se sont mis à proposer des repas en trois dimensions. Ainsi, les clients savent à l’avance ce qu’il y aura dans leur assiette avant même d’entrer dans le restaurant. Ces faux aliments rencontrent un succès phénoménal au Japon, au point de s’offrir toute une rue à Tokyo, connue sous le nom de Kappabashi Dori. Dans ce quartier réputé pour la vente d’ustensiles de cuisine, on trouve des dizaines de magasins qui proposent essentiellement ces illusions gastronomiques.
Un nouveau métier artisanal
Parmi les nombreux artisans qui fabriquent les aliments en résine, Iwasaki est l’un des plus connus de la capitale nippone. Certaines reproductions réalisées par cette société se vendent jusqu’à 100 dollars. Il est toutefois possible de les louer mensuellement. Takashi Nakai, porte-parole de la société, a déclaré que leurs principaux clients sont les restaurateurs, mais de plus en plus de particuliers s’intéressent également à leurs chefs-d’œuvre.