La cuisine de rue japonaise au sein du yatai

Le 18/12/2015 à 14h00 - Traditions japonaises

Au Japon, un yatai est un petit kiosque en bois à roulettes que son propriétaire peut démonter et remonter à souhait. Typiques de la cuisine de rue japonaise, les yatai sont également très présents durant les fêtes japonaises (les Matsuri). Durant ces festivals, ils sont appelés rotenshō. Les yatai proposent des soupes de ramen et autres plats typiquement japonais.

Histoire du yatai et ancrage dans la culture japonaise
Cette tradition est apparue durant l'époque Edo, vers 1630, lorsque le sankin-kōtai a été imposé par le 3e shogun Tokugawa à ses seigneurs, les daimyos. La création de milliers de temples et de sanctuaires dans tout l’Empire a également permis le développement des yatai. Dans la littérature japonaise, la première référence au yatai est apparue en 1710 dans un sharebon de l’époque Edo. Le sharebon désigne un genre littéraire humoristique qui dominait la littérature japonaise durant la période prémoderne. Les Yatai deviennent populaires durant l’ère meiji (1868 – 1912). À l’époque, l’étal était une charrette à 2 roues construite en bois.
Parmi les plus gros clients des yatai figurent les salarymen (employés et cadres non-dirigeants d’entreprises) qui y viennent pour s’offrir une petite collation et boire un peu avant de rentrer chez eux après le boulot. Les stands de yatai sont ouvert tôt dans la matinée dans les rues piétonnes et ils restent là jusqu’à tard le soir. Certains fonctionnent de nuit et dans ce cas, ils ferment au petit matin. La carte est assez restreinte et accorde une place importante à la cuisine japonaise. Dans quelques yatai, des plats chinois et occidentaux sont proposés. En boisson, on y trouve de sa bière, du sake et du shōchū (eau de vie).
La ville de Fukuoka, située dans la partie septentrionale de l'île de Kyūshū au sud de l’archipel nippon, est réputée entre autres pour ses innombrables yatai. Par exemple, pour consommer des ramen dans un yatai en soirée, on prend la direction de Tenjin et Nakasy, ce dernier étant un des quartiers chauds de la ville.
Quelques plats japonais vendus dans un yatai
Les plats de ramen viennent de Chine. Les ramen, des nouilles de farines de blé, ont atterri au Japon transporté dans leur bagage par des immigrants chinois il y a plus d’un siècle. Les soupes de ramen ont d’abord conquis le palais des ouvriers et des étudiants, tous adeptes de la cuisine de rue. Petit à petit, elles sont devenues un plat national et on compte aujourd’hui plusieurs déclinaisons régionales.
Les yakisoba, qui sont des plats de nouilles frites (yaki), tirent également leur originaire de Chine où ils étaient appelés chao mian ou chow mein à Guangzhou (Canton). Attention à l’amalgame, car le yakisoba n’est pas préparé avec les soba, ces traditionnelles nouilles de sarrasin. Le yakisoba est à base de nouilles de farine de blé. Pour cuisiner le yakisoba, la poêle doit être très chaude, puis on y verse une quantité discrète d’huile avant d’y faire cuire successivement les garnitures pour finir avec les nouilles. On ajoute un peu d’eau et on laisse mijoter jusqu’à évaporation de l’eau. On finalise avec de la sauce huître.
On trouve également auprès des yatai, des yakitoris (petites brochettes grillées de poulet), des takoyaki (boulettes de poulpe qui constituent une spécialité d’Ōsaka), des okonomiyaki (sorte de crêpes ou pizza japonaise avec une pâte à base de farine de blé et de dashi), oden (pot-au-feu de la région de Kanto et à base de dashi et garni de poissons et légumes) et des Kaki Tenpura (huîtres cuites en friture). En sucré, les yatai proposent des Kakigōri (glaces pilées au lait concentré et parfumées au sirop), des amaguri (châtaignes cuites en grillade), des mitarashi dango (pâte de riz gluant roulée en boule) ainsi que des yakiimo (patate douce grillée).