Exposition "L’art de Rosanjin, Génie de la cuisine japonaise"
Le 24/07/2013 à 08h00 - Traditions japonaises
Depuis le 3 juillet jusqu’au 9 septembre 2013, le Musée des arts asiatiques Guimet abrite une exposition intitulée « L’art de Rosanjin, Génie de la cuisine japonaise (1883-1959) » et pendant laquelle les œuvres de Rosanjin Kitaôji sont dévoilées au grand public. La manifestation est organisée en collaboration avec l’Agence des affaires culturelles du Japon et le Comité d’organisation Klee Inc.
Qui est Rosanjin ?
Rosanjin est une figure emblématique de l’art culinaire nipponne du début du 20e siècle. Plus généralement, Rosanjin est considéré comme le père de la gastronomie au Japon. Il a offert une nouvelle définition à l’expression bi-shoku qui peut se traduire littéralement par « l’esthétique du manger ». Aujourd’hui, on parlerait plutôt de « gastronomie ». Le terme était employé auparavant, mais seulement de façon théorique. Rosanjin a concrétisé le concept et de ce fait a été à l’origine de la renaissance de cette notion. Depuis, la définition originelle s’est élargie pour devenir « le beau autour de la table ».
Rosanjin était à la fois céramiste, artiste laqueur, calligraphe, peintre et essayiste. Ses écrits portent sur l’art culinaire et celui de la céramique. Il était également un brillant cuisinier. La gastronomie nippone a de tout temps puisé son inspiration dans la splendeur de la nature. Rosanjin lui a réussi à représenter cette philosophie avec toute la ferveur d’un ingénieux artiste. Par exemple, ses céramiques portent des ornements empruntés à la nature et dans ouvrage il prône la nécessite de « manger nature ». Certaines caractéristiques de l’art de Rosanjin sont toujours d’actualité et entretiennent même des interactions avec plusieurs études dans le monde de la gastronomie française actuelle.
Il est l’initiateur du « Club des gourmets » et le fondateur de nombreux restaurants, notamment l’ « Hoshi ga oka saryô ». Il a su mettre à ses pieds les plus exigeants des esthètes japonais. Rosanjin imaginait lui-même le cadre et l’agencement de ses établissements, l’ornement de ses murs et les couverts utilisés.
Quels sont les buts de l’exposition ?
L’exposition se donne comme ambition de plonger les visiteurs au début du 20e siècle dans une période fondamentale pendant laquelle s’opéraient l’enrichissement et l’envolée de l’art culinaire japonais. Depuis, chaque avancée constitue une source d’inspiration pour les artistes, quel que soit le secteur des arts de la table dans lequel ils travaillent.
Les visiteurs auront l’opportunité d’être confrontés à la même expérience culinaire et esthétique que celle vécue par les personnes qui fréquentaient les établissements de Rosanjin de l’époque. D’autre part, l’exposition met en valeur la façon dont chaque récipient utilisé pour la cérémonie du thé ou affecté à l’appréciation de plats raffinés et subtils est imaginé pour que sa forme, sa texture et son décor soient en harmonie avec la nature.
En somme, grâce à l’œuvre polymorphe de Rosanjin, le musée Guimet offre une idée de l’immense panorama gastronomique et de l’univers extrêmement riche de la céramique japonaise. Les œuvres proviennent des musées nationaux d’art moderne de Kyoto, de Tokyo et de Setagaya. Enfin, l’exposition est l’occasion de visionner des vidéos de quatre grands chefs de la haute cuisine traditionnelle.