Des chefs étoilés japonais formés en France
Le 16/10/2013 à 08h00 - Actualités Japon
Est-ce la fin de la gastronomie française avec l’afflux de chefs japonais à Paris ? La réponse est non, du moins pour le moment. Ces dernières années, la plupart d’entre eux ne viennent plus pour tailler des yakitoris ni pour rouler des sushis, mais pour concocter des plats 100 % français pour les Français.
Un terrain préparé depuis les années 90
La capitale française a déjà vu une première vague de chefs cuisiniers japonais dans les années 90. En s’implantant en France, ces chefs asiatiques sont rapidement parvenus à collectionner les étoiles Michelin tout en gagnant en notoriété dans leur pays d’origine, à l’instar de Hiroyiku Hiramatsu (Hiramatsu) et de Tateru Yoshino (Stella Maris).
Contrairement à leurs ainés, ces jeunes chefs japonais qui débarquent en France depuis le début des années 2 000 sont passés par de grandes écoles de gastronomie française. Certains d’entre eux ont directement suivi une formation en France tandis que d’autres ont fait des études gastronomiques dans des écoles de gastronomie française de Tokyo avant de s’aventurer en France.
Une implantation facilitée par un effet de mode
L’implantation de ces jeunes chefs japonais s’est faite sans encombre grâce à un effet de mode et à leur solide motivation. En effet, à une certaine époque, chaque chaîne de grands restaurants se vantait d’avoir un Japonais en cuisine. Leur engagement, leur implication et leur ardeur au travail sont très appréciés. Des qualités loin d’être inventées de toutes pièces. La preuve, en dix ans, ces spécialistes de la gastronomie française sont parvenus à sortir de l’ombre pour prendre à leur tour les commandes des restaurants parisiens. Certains sont même gérants, et d’autres propriétaires.
L’influence de la cuisine japonaise y est pour quelque chose
On peut dire que cette nouvelle génération de chefs japonais installés en France a fait sensation aussi bien auprès des spécialistes de l’art culinaire qu’auprès des simples habitués des restaurants. Leur notoriété s’explique surtout par l’influence de la cuisine japonaise sur la cuisine contemporaine. En sachant que c’est un Japonais qui est au fourneau, les clients pensent automatiquement à une cuisine plus saine. Ainsi, la présence d’un chef japonais dans un restaurant, même français, devient une sorte de label, un véritable argument de vente. Ce phénomène s’accentue avec l’essor des cuisines ouvertes qui permettent aux clients de découvrir d’apprécier de visu la préparation et la cuisson de son plat.
Cette nouvelle génération de chefs japonais qui s’expatrient en France pour faire carrière dans la restauration à Paris fait indéniablement penser aux créateurs et stylistes nippons des années 60. Qui sait, ils seront peut-être les futurs Issey Miyake ou les Kenzo Takada de la gastronomie française. La seule bonne nouvelle pour les chefs ou les aspirants-chefs cuisiniers français est que ces artistes nippons ne viennent en France que pour chercher une consécration étant donné que Paris est devenue un tremplin vers la reconnaissance internationale pour les cuisiniers.